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Claudia VITEL

Conditions de mobilisation du mécanisme de marché REDD+ par des populations indigènes et d'efficacité environnementale. Étude de cas : Dispositif de gestion environnementale Projet Carbone Forestier Surui-PCFS, Amazonie, Brésil.

Thèse soutenue le 19 août 2014

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Doctorant

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Conditions de mobilisation du mécanisme de marché REDD+- Réduction des Émissions de Gaz à Effet de Serre liées à la Déforestation et à la Dégradation forestière par des populations indigènes et d'efficacité environnementale. Étude de cas : Dispositif de gestion environnementale Projet Carbone Forestier Surui-PCFS, Amazonie, Brésil.

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Résumé:

Le mécanisme REDD+- Réduction des Émissions de gaz à effet de serre (GES) liées à la Déforestation et à la Dégradation forestière est proposé à l'échelle mondiale pour réduire les émissions de GES liées à la déforestation et à la dégradation forestière qui contribuent grandement aux émissions de GES mondiales (10–12 %). Ce mécanisme d'incitation financière basé sur l'échange de crédits carbone entre émetteurs et réducteurs d'émissions de GES représente une opportunité pour réduire la déforestation en Amazonie brésilienne. Même si les taux de déforestation annuels ont récemment diminué dans cette région, les aires protégées sont contradictoirement de plus en plus touchées par l'avancée de la déforestation. Parmi les différentes catégories d'aires protégées, les terres indigènes sont celles qui présentent la plus grande surface déboisée à l'intérieur de leurs limites, alors qu'historiquement, elles se sont avérées très efficaces pour conserver les forêts. Cette recherche a pour objectif d'évaluer l'efficacité environnementale du mécanisme REDD+ en se basant sur un cas concret de gestion: le Projet Carbone Forestier Surui-PCFS. Initié en 2009 et mis en œuvre dans la terre indigène Sete de Setembro-TISS, c'est le premier projet REDD+ mis en place dans un tel dispositif. Nous avons opté pour une recherche-intervention auprès des acteurs de l'initiative pour suivre la mise en gestion entre 2009 et 2012 et participé de la création de données environnementales qui fondent notre évaluation. À partir de l'application de techniques de télédétection, nous commençons par analyser la dynamique de déforestation en jeu dans ce territoire et dans sa zone-tampon, en suivant l'évolution du couvert forestier entre 1985 et 2009. Après avoir repéré une accélération de la déforestation à partir de 2005, nous avons analysé les vecteurs locaux qui causent la déforestation. À partir de la compréhension du système territorial local, nous avons développé un modèle de changement d'usage des sols pour simuler la dynamique de déforestation dans la TISS et définir un scénario de référence. Ce scénario correspond au scénario le plus attendu si aucune action environnementale n'est entreprise pour éviter une telle dynamique de déforestation. La quantité d'émissions de GES conséquentes définit l'objectif climatique du projet REDD + pour 30 ans: éviter la conversion de 12000 hectares de forêts et l'émission de 7 millions de tonnes de CO2 équivalent. Le scénario de référence est une pièce maîtresse du dispositif REDD+, puisque c'est sur sa base qu'est défini le montant financier pouvant être obtenu à partir de la vente de crédits carbone. Nous analysons ensuite les actions gestionnaires déployées par une coalition multi-scalaire d'acteurs pour mettre en place le PCFS. Malgré l'effort gestionnaire développé depuis 2009, les résultats environnementaux locaux ne sont pas encore démontrés en 2012. La concentration des efforts sur la conceptualisation du projet, mais aussi la difficulté d'obtenir des financements sur le marché carbone volontaire sont des facteurs qui ont ralenti la mise en œuvre des actions de conservation. Nous montrons aussi que le soutien des autorités publiques est nécessaire pour contrôler localement la déforestation. Ainsi, nous dégageons les conditions de gestion essentielles pour atteindre la performance environnementale proposée par le REDD+, modalité sine qua non pour obtenir des crédits carbone. Puis, finalement, notre étude montre que les difficultés locales rencontrées par les acteurs socio-environnementaux sont liées à des facteurs sous-jacents, principalement les chaînes productives agropastorale et forestière. Leur solide organisation multi-scalaire représente un lourd levier à combattre. Cependant, en contrepoids, les groupes indigènes se sont progressivement organisés pour revendiquer leurs droits constitutionnels ethniques et de protection environnementale et développent aussi des projets sociaux-environnementaux avec des ONGs. Ainsi, l'efficacité environnementale du PCFS est directement liée à l'asymétrie de ce rapport de force.

Soutenance:

Thèse soutenue le 19 août 2014 devant le jury suivant :

  • Eve CHIAPELLO EHESS Rapporteur
  • Mateus BATISTELLA EMBRAPA Rapporteur
  • Arnaldo CARNEIRO The Nature Conservancy-TNC Examinateur
  • Marcel DJAMA CIRAD UMR Moisa Examinateur
  • Philip Martin FEARNSIDE INPA Directeur de thèse
  • Maya LEROY AgroParisTech Co-encadrant de thèse

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