Gestion des écosystèmes forestiers en contexte d’intervention publique. Le cas de la commune rurale de Skoura et du projet de gestion intégrée des forêts du Moyen Atlas
Le transfert de compétences à des structures locales en matière de gestion forestière apparaît comme le nouveau mot d’ordre des organismes de développement intervenant dans les pays du
Sud. Le projet GIFMA (Gestion Intégrée de Forêts du Moyen Atlas) s’inscrit dans cette mouvance et tend à mettre en place des systèmes de gestion communautaire, dans les forêts du
Moyen Atlas au Maroc, et ceci afin de répondre à deux objectifs :
- réduire les impacts des activités anthropiques sur l’écosystème forestier
- ii) et assurer le développement rural des populations les plus démunies.
Dans la commune rurale de Skoura, commune pilote du projet, une étude de terrain a été menée par une équipe d’étudiants franco-marocains. Elle a pour objectif d’analyser les modalités de gestion de l’écosystème forestier et de produire de l’information mobilisable par le projet.
L’étude s’articule autour de quatre axes :
- i) la description de l’écosystème forestier,
- ii) l’analyse des systèmes de production des ménages,
iii) l’étude de quatre filières,
- iv) l’analyse des modes d’intervention publique.
L’analyse des opinions des différents « acteurs » interrogés sur leur perception de l’état de l’écosystème forestier révèle des points de vue contrastés, fonction des intérêts de chaque acteur
(Administration des Eaux et Forêts, agriculteurs et service de développement agricole, associations et coopératives, et membres du projet GIFMA) et une vision plutôt floue sur l’avenir de cet écosystème. La description des systèmes de production a permis de caractériser le niveau de dépendance et de pression de l’agriculture familiale sur l’écosystème forestier et de cartographier les modèles d’exploitations agricoles sur la commune rurale de Skoura. Les productions de la commune de Skoura sont par ailleurs à la base de différentes filières, dont l’analyse a par la suite permis de faire ressortir les leviers d’action et les impacts potentiels sur l’écosystème forestier. Ces quatre filières (filière bois de chauffage, filière petits ruminants, filière romarin et filière oléicole) ne s’articulent pas à la même échelle sur le territoire et impactent de manière très différente sur l’écosystème forestier.
L’utilisation des ressources forestières est également encadrée par une intervention publique, confrontée à un certain nombre de limites que l’étude met en évidence. À cet égard, le projet GIFMA propose un certain nombre de nouveaux outils qui tentent d’améliorer l’utilisation des ressources forestières par une dévolution des responsabilités de gestion aux organisations locales.
