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Andes ROZAK

Vers de meilleures estimations du cycle carbone dans les forêts exploitées à Diptérocarpées à Bornéo.

Thèse soutenue le 29-11-2018

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Projet de thèse 

Vers de meilleures estimations du cycle carbone dans les forêts exploitées à Diptérocarpacées à Bornéo.

Laboratoires d'accueil

Direction

Unité de Recherche Forêts et Sociétés (CIRAD)

Comité de pilotage

Ecole doctorale

École doctorale GAIA – Biodiversité, Agriculture, Alimentation, Environnement, Terre, Eau – n°584
Portée par l’Université de Montpellier

Résumé

Les forêts tropicales constituent le principal réservoir de biodiversité et de carbone (C), jouant un rôle central dans le cycle du carbone, le maintien de la biodiversité, la régulation du climat et l’équilibre fonctionnel général de la biosphère. Cependant, la plupart des forêts tropicales, en particulier les forêts de Bornéo en Asie du Sud-Est, subissent une pression intense et sont menacées par des activités anthropiques telles que l'exploitation forestière, l'industrie minière l’agriculture et la conversion en plantations industrielles. En 2010, la superficie des forêts de production de Bornéo était de 26,8 millions d’ha (environ 36% de la superficie totale de l’île, dont 18 millions ha (environ 24%) déjà exploités. Par conséquent, les forêts de production occupent donc une place importante à Bornéo et jouent un rôle essentiel dans la compensation des biens fournis et la maintenance des services écosystémiques, tels que la conservation du C et de la biodiversité.
L’exploitation sélective réduit la biomasse aérienne et souterraine par l’élimination de quelques grands arbres, et augmente les stocks de bois mort par des dommages collatéraux. En créant des trouées dans la canopée, le microclimat dans les sous-étages et au sol change localement et accélèrent la décomposition de la litière et de la matière organique. L'importance des dégâts, de l'ouverture de la canopée et de la rapidité du rétablissement du C s'est avéré principalement liée à l'intensité de l'exploitation forestière. Cependant, les évaluations empiriques de l'effet à long terme de l'intensité de l'exploitation forestière sur l'équilibre du C dans les forêts de production restent rares.
La présente thèse se concentre principalement sur l'évaluation de l'effet à long terme de l'intensité de l'exploitation forestière sur la séquestration de carbone dans une forêt à Diptérocarpées de Nord Bornéo (District de Malinau, Kalimantan Nord) exploitée en 1999/2000. Cinq principaux réservoirs de C, à savoir le C aérien dans les arbres vivants (AGC), le C souterrain dans les arbres vivants (BGC), le bois mort, la litière et le C organique du sol (SOC) ont été estimés le long d’un gradient d'intensité d'exploitation (0-57% de la biomasse perdue).
Nos résultats ont montré que les stocks totaux de C, 16 ans après l'exploitation, variaient de 218 à 554 Mg C ha-1 avec une moyenne de 314 Mg C ha-1. Une différence de 95 Mg C ha-1 a été observée entre une faible intensité d'exploitation forestière (<2,1% de la biomasse initiale perdue) et une intensité d'exploitation élevée (>19%). La plus grande partie du C (environ 77%) était présente dans les arbres vivants, suivie par les stocks du sol (15%), les stocks de bois mort (6%) et une fraction mineure des stocks de litière (1%). L'empreinte de l'intensité de l'exploitation forestière était encore détectable 16 ans après l'exploitation et a été le principal facteur expliquant la réduction des AGC>20, BGC>20, du bois mort et des stocks de C et une augmentation du bois mort. L'intensité de l'exploitation expliquait à elle seule 61%, 63%, 38% et 48% des variations des AGC>20, BGC>20, du bois mort et des stocks de C totaux, respectivement. L'intensité de l'abattage a également réduit considérablement les stocks de SOC dans la couche supérieure de 30 cm. Pour l'ensemble des stocks de SOC (0-100 cm), l'influence de l'intensité de l'exploitation était encore perceptible, en conjonction avec d'autres variables.

Nos résultats quantifient l'effet à long terme de l'exploitation forestière sur les stocks de C forestier, en particulier sur les AGC et les bois morts. L'intensité élevée de l'exploitation forestière (réduction de 50% de la biomasse initiale) a réduit les stocks totaux de C de 27%. La récupération de l'AGC était plus faible dans les parcelles d'intensité d'exploitation forestière élevée, ce qui suggère une résilience plus faible de la forêt à l'exploitation forestière. Par conséquent, une intensité d'exploitation forestière inférieure à 20%, devrait être envisagé afin de limiter l'effet à long terme sur les AGC et le bois mort.

Mots-Clés

biomasse aérienne ; biomasse souterraine ; bois morts ; Forêt de Diptérocarpées ; litière ; forêt tropicales exploitées ; carbone organique du sol

Soutenance

Devant le jury :

  • Mme. Alexia STOKES, Directeur de Recherche, INRA, France Président
  • Mme. Michelle Amy PINARD, Professor, University of Aberdeen, Royaume Uni Rapporteur
  • M. Yves LAUMONIER, Chercheur, CIFOR, Indonésie Rapporteur
  • M. Markku KANNINEN, Professor, University of Helsinki, Finlande Examinateur
  • M. Thomas NORD-LARSEN, Associate Professor, University of Copenhagen, Danemark Examinateur
  • M. Plinio SIST, Chercheur HDR, CIRAD, France Invité
  • M. Karsten RAULUND-RASMUSSEN, Professor, University of Copenhagen, Danemark Invité

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