Elle rapporte les résultats d'une collaboration entre AgroParisTech, l'Université de Ouagadougou, l'UMR Eco&Sols et l'Université de Wageningen.
Référence :
Félix, G. F., Clermont-Dauphin, C., Groot, J. C., Hien, E., Penche, A., Barthès, B. G. et al. (2018). Ramial wood amendments (Piliostigma reticulatum) mitigate degradation of tropical soils but do not replenish nutrient exports. Land Degradation & Development, 29, 2694-2706
Résumé :
Restaurer des sols dégradés pour soutenir la production alimentaire est un défi majeur pour les agriculteurs ouest-africains qui développent des innovations locales contre la dégradation des terres. L'objectif de cette étude était d'évaluer une technique locale utilisant le bois raméal (BR) issu d’une espèce arbustive native (Piliostigma reticulatum) comme amendement du sol. Trois traitements ont été appliqués dans une parcelle expérimentale au Burkina Faso : témoin (pas d’apport), apport faible de BR (3 Mg de matière fraîche -MF- ha-1 an-1) et apport élevé (12 Mg MF ha-1 an 1). Le BR a été broyé en morceaux de moins de 5 cm puis appliqué enterré ou en mulch. Les taux de carbone (C), d’azote (N) et de phosphore (P) du sol en surface ont diminué dans les traitements témoin et à faible apport de BR après 7 ans de culture continue du sorgho. L'utilisation d’apports élevés de BR a permis de stabiliser la teneur en C du sol, tandis que les teneurs en N et P ont diminué, ce qui n'a pas permis de compenser les exportations de nutriments liés à la culture. La fixation nette de C dans l’horizon 0-15 cm dans les traitements à apport élevé a représenté 15% du C apporté dans le BR. Bien que les rendements en biomasse et en grains aient été plus élevés dans les traitements à apports élevés en BR, la production végétale a diminué tout au long de l'expérience quelque soit le traitement. Les placages de termites sur les traitements avec apport de CR ont mis en évidence le rôle potentiel des termites lignivores pour diluer l'impact de l’apport du bois raméal sur l'amélioration de la qualité agronomique du sol et du bilan en eau du sol. Nous concluons que l'atténuation de la dégradation des sols dans des conditions semi-arides au Burkina Faso nécessiterait de grandes quantités d'amendements ligneux, en particulier si le niveau d'activité des termites est élevé. Des sources supplémentaires de nutriments seraient nécessaires pour compenser les exportations minérales par les récoltes afin de stabiliser ou d'augmenter la production de pailles et de grains.