Anciens doctorants

Pierre-Marie AUBERT

Action publique et société rurale et  dans la gestion des forêts marocaines!: changement social et efficacité environnementale.

Thèse soutenue le 19-10-2010

Formation

2010 : Thèse de doctorat en Sciences sociales de l’environnement : « Action publique et société rurale dans la gestion des forêts marocaines — Changement social et efficacité environnementale ». AgroParisTech, 402 pages. Mention très honorable.

2006 : Master recherche en Sociologie « Espace, Société Rurale et Logique Économique » à l'Université de Toulouse le Mirail & Ingénieur forestier, spécialité « Foresterie Rurale et Tropicale » à l'Ecole Nationale du Génie Rural des Eaux et Forêts (ENGREF)

Fonctions actuelles

Chercheur à IDDRI

Enseignement

Cours, TD, TP, encadrement de projets d’étudiants et de stages de fin d’étude (environ 300 HETD / an) en formation initiale (Ingénieur AgroParisTech et Master STVE) et professionnalisante (Mastère Spécialisé « Forêt, Nature et Société »).

Principaux cours :

1. Méthodes d’enquête en sciences sociales (M2, cours, terrain, TD — 60h) ;
2. Communication scientifique en Sciences sociales (M2, cours, TD — 16h) ;
3. Économie de l’environnement et Stratégies environnementales (M1, cours — 10,5h) ;
4. Sciences sociales pour la gestion de l’environnement : (i) La construction socio-historique de l’environnement comme problème politique et sociétale ; (ii) État et action publique dans la gestion de l’environnement ; (iii) La gestion communautaire des ressources naturelles : cadre théorique et hégémonie politique  (M1, cours, 24h)

Activités de recherche

Objets de recherche

Après un diplôme d'ingénieur forestier, un DEA de sociologie rurale puis une thèse en sociologie de l'action publique (soutenue en 2010), j'ai orienté mes réflexions sur les interfaces entre production des savoirs et conduite de l'action publique environnementale. En travaillant sur des terrains d'abord marocains, puis indiens et maintenant en France, je m'intéresse de manière symétrique aux savoirs sur les écosystèmes et aux savoirs sur la société qui sont incorporés dans des dispositifs de gestion de l'environnement très variés : projets financés par l'aide publique au développement, dispositifs réglementaires, mise en oeuvre des conventions internationales d'environnement.

Si l'importance des savoirs écologiques a été beaucoup analysée, notamment par le courant de la political ecology, la place des savoirs sur la société a fait l'objet d'une attention moindre, à tout le moins moins systématique. De l'ethnologie coloniale à la diffusion massive de l'idée de "communauté gestionnaire" via la communauté épistémique de l'école des Communs, ces savoirs sur la société ont cependant joué un rôle majeur et continuent d'être embarquée de manière discrète dans la conception et le déploiement de la plupart des dispositifs de gestion de l'environnement.

À travers la description des processus concrets par lesquels sont élaborés puis opérationnalisés différents dispositifs de gestion de l'environnement, je tente ainsi de mettre en évidence la place donnée à la production ou à la mobilisation de ces savoirs sur la société et les écosystèmes de manière dynamique.

Institutions de rattachement

Au sein de l’EA « Montpellier Recherche Management » (équipe AlterManagement, Mondialisation et Écologie) et chercheur associé au Centre Jacques Berque (Maroc) : sociologie de l’action publique et des dispositifs de gestion de l’environnement : dynamiques sociales et efficacité environnementale.

Projets de recherche en cours

1. Politiques publiques et gestion des forêts en Inde du Sud Ouest : l’administration forestière entre enjeux écologiques et reconnaissance des « tribus ». Coordonateur de l’axe « Institutional Mapping » du programme « Sentinel Landscape » dans les Ghâts Occidentaux, financement ICRAF / CIFOR (programme CRP 6), 2013-2016. 

2. Associatisme et politiques environnementales en milieu rural marocain : entre réinvention de la tribu et contestation du régime autoritaire, quelle gestion environnementale des forêts ? Financement mixte ANR (programme GEODD), MAEE (programme PRAD), 2012-2015.

3. La mobilisation de la science par le politique : calcul des DOE et mise en œuvre de la LEMA dans les bassins hydrographiques Adour / Garonne et Rhône / Méditerrannée. Financement mixte Labex (Structuration des mondes sociaux), ONEMA, Région Midi-Pyrénées, 2014-2017.

Projet de thèse 

Action publique et société rurale dans la gestion des forêts marocaines — Changement social et efficacité environnementale.

Laboratoires d'accueil

Au sein de l’EA « Montpellier Recherche Management » (équipe AlterManagement, Mondialisation et Écologie)

Soutenance

Thèse soutenue devant le jury suivant :

  • M. Marc Mormont, sociologue. Université de Liège, SEED (Rapporteur)
  • M. Mohamed Tozy, sociologue / politiste. IEP Aix en Provence, LAMES (Rapporteur)
  • M. Denis Salles, sociologue. Université Toulouse II, CERTOP (Examinateur)
  • M. Giorgio Blundo, anthropologue. EHESS, Shadyc (Examinateur)
  • M. Laurent Auclair, géographe. IRD, LPED (Examinateur)
  • M. Mohamed Sabir, pédologue & forestier. ENFI (Président du jury)
  • Mme Maya Leroy, sciences de gestion. AgroParisTech / MRM (Directrice de thèse)

Résumé

Au cours des deux dernières décennies, les constats d’échecs de nombreuses politiques centralisées en matière de gestion des ressources naturelles, associés à la montée en puissance des doctrines de gestion locale «!traditionnelle!» ont conduit de nombreux pays à réorienter leurs modes d’intervention publique pour chercher à s’appuyer sur les communautés rurales dans la mise en place de nouvelles formes de gestion. C’est le cas du Maroc dans le domaine forestier.
Les mots d’ordre se succèdent, mais peu de travaux ont cherché à analyser de manière symétrique, les modes de gestion coutumière/communautaire et les pratiques de l’administration forestière, et leurs interrelations. S’éloignant d’une perspective néoinstitutionnaliste, la thèse présentée ici puise dans l’analyse stratégique de la gestion environnementale et la théorie de l’acteur-réseau pour construire une démarche de recherche originale. Celle-ci fixe, d’une part, comme référent externe à l’analyse l’état des écosystèmes sur lesquels la gestion agit ; elle s’attache, de l’autre, à mettre en évidence les médiateurs qui relient les différents sites dans lesquels la gestion des ressources forestières est négociée et mise en œuvre.
Sur la base d’un important travail empirique, la thèse montre comment l’administration forestière marocaine a réinterprété de manière sélective les injonctions à la participation et à la gestion communautaire portées au niveau international, en cherchant à renouveler son rapport aux populations rurales. Après avoir longtemps considéré ces populations comme incapables de gérer rationnellement les ressources forestières, l’administration cherche aujourd’hui à les regrouper au sein d’associations afin de négocier avec elles des restrictions d’accès et d’usage des ressources contre des opérations de développement.
Ces associations sont supposées se fondre dans les anciennes tribus, dans l’objectif de moderniser des institutions coutumières tout en s’appuyant sur leur légitimité en matière de gestion des ressources naturelles. La thèse montre cependant qu’associations et tribus sont deux formes de collectifs différentes qui coexistent la plupart du temps, et que les premières ne peuvent être considérées comme des formes de modernisation des secondes.
Les négociations conduites entre l’administration forestière et les populations rurales, via la constitution de ces associations, donnent naissance à deux espaces de négociation disjoints : tandis que les représentants des associations négocient avec les responsables administratifs de nouvelles modalités d’accès aux ressources forestières et aux actions de développement, la plupart des cultivateurs et éleveurs continuent à exploiter la forêt sans grands changements, notamment via des arrangements informels avec les agents de terrain de l’administration forestière.
Dans un contexte où l’action de l’administration forestière, affaiblie en termes de moyens et de légitimité, n’a que des conséquences limitées sur la gestion concrète des ressources forestières, les possibilités d’améliorer l’état de certains écosystèmes forestiers ayant fortement régressé apparaissent ainsi ténues.

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